La dette publique de plusieurs pays africains a connu une explosion sans précédent en raison des effets combinés de la pandémie de la Covid-19 et de la crise en Ukraine. Ces nations, déjà lourdement endettées, ont été confrontées à un dilemme difficile : elles ont choisi de contracter de nouveaux prêts pour faire face à leurs anciennes dettes. Un exemple de cette situation est le Ghana, l’un des pays les plus endettés du continent africain.
Contraint de resserrer sa ceinture financière
Le Ghana s’est retrouvé contraint de resserrer sa ceinture financière pour faire face à ses obligations de paiement de la dette. À la fin de l’année 2022, le pays a déclaré qu’il était incapable de rembourser sa dette extérieure.
Pour tenter de redresser sa situation financière, le Ghana a entrepris une renégociation de sa dette intérieure, qui s’est traduite par une réduction équivalente à 4 milliards de dollars.
De plus, le pays a sollicité l’aide du Fonds monétaire international (FMI) et a obtenu un prêt de 3 milliards de dollars pour atténuer les pressions financières. Cette série de mesures reflète les défis considérables auxquels sont confrontés de nombreux pays africains pour gérer leur dette publique dans le contexte des crises mondiales récentes.
Effectivement, le Ghana a dû prendre plusieurs mesures importantes en contrepartie de l’obtention de financements internationaux et de la restructuration de sa dette pour faire face à ses difficultés financières. Parmi ces mesures, le pays a augmenté la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour augmenter ses recettes fiscales. De plus, il a suspendu les recrutements dans la fonction publique, ce qui permet de réduire les dépenses publiques.
La restructuration de la dette intérieure est un élément clé de la stratégie de gestion de la dette publique du Ghana. En effet, la dette intérieure représente une part significative, environ 60 %, de la dette publique totale du pays.
L’avantage de la renégociation
La renégociation de 4 milliards de dollars de dette intérieure devrait apporter plusieurs avantages au Ghana. Tout d’abord, elle devrait permettre de réduire les coûts d’emprunt, ce qui signifie que le pays paiera moins d’intérêts sur sa dette, libérant ainsi des ressources pour d’autres besoins économiques et sociaux. De plus, cela contribuera à améliorer la situation financière globale du pays en le rendant plus solvable et en renforçant sa capacité à honorer ses obligations financières. Cependant, la restructuration de la dette est souvent un processus complexe qui nécessite une gestion prudente pour minimiser les conséquences négatives sur l’économie et la confiance des investisseurs.