Originaire de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, Delphine Oulaï, 24 ans, est ivoirienne. Après avoir étudié le droit à Abidjan, elle s’est impliquée dans diverses ONG, telle qu’Afemira (Action féminine à l’initiative pour la renaissance de l’Afrique), ce qui l’a amenée à se rendre dans différents villages situés dans l’ouest, plongés dans le noir à la nuit tombée.
Les zones reculées de Côte d’Ivoire sont particulièrement touchées par le manque d’électricité. Afin de pallier ce problème, Delphine Oulaï a travaillé pour développer une ampoule fonctionnant de manière autonome, qui pour être allumé, il suffit simplement de la mettre au contact de l’eau.
“Cela prend toujours du temps de raccorder un village au réseau électrique. Je me suis donc dit qu’il fallait trouver une autre solution. En faisant quelques recherches sur Internet, j’ai découvert qu’il existait des ampoules s’allumant au contact de l’eau. J’en ai alors parlé à Daniel Oulaï, mon frère, qui accompagne notre ONG. Cet Ivoirien a cofondé un centre d’incubation, qui est un espace de travail collaboratif, à Man, et mis en place une grainotèque à Sagouiné, dans la région du Tonkpi. Il s’est procuré l’une de ces ampoules et nous l’a fournie.” Xxplique la jeune innovatrice.
En effet, il s’agit d’une ampoule à diode électroluminescente (ou ampoule à LED), facilement démontable. L’équipe de Daniel Oulaï a donc pu l’équiper d’une pile, fabriquée à partir d’une tige de carbone recouverte de poudre de magnésium. Il s’agit d’une pile hydro-électrique, c’est-à-dire qu’elle produit de l’électricité au contact de l’eau. En clair, lorsque les électrodes de la pile entrent en contact avec l’eau (conductrice d’électricité, en particulier, lorsqu’elle est salée), une réaction électrochimique se produit à la surface des électrodes, ce qui génère de l’électricité.
Celle-ci alimente ensuite l’ampoule à LED, qui s’allume. Par ailleurs, l’intérêt de ce système réside dans le fait qu’il permet de recycler les lampes à pétrole utilisées traditionnellement par les populations, comme l’explique Daniel Oulaï : “Les ampoules pourraient être placées dans d’anciennes lampes à pétrole, dont le pétrole aurait été remplacé par l’eau.”
Cette innovation que vient de faire Delphine Oulaï et son équipe doit être exploitée au maximum pour palier aux difficultés d’électrification de certaines zones du pays.
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Dieudonné Kouya