La police ivoirienne a affronté des étudiants qui protestaient à Abidjan lundi contre les frais universitaires. Cela survient alors que les tensions mijotaient à peine deux semaines avant les élections présidentielles.
Les étudiants avaient répondu à un appel à manifester du syndicat Fesci, aligné sur l’opposition.


Ils ont incendié au moins un bus et deux voitures dans le quartier Rivera 2 de la capitale économique du pays. Les forces de sécurité sont intervenues et ont affronté les étudiants. Ces derniers avaient barricadé plusieurs rues du quartier Cocody où se trouve l’université Félix Houphouët-Boigny.
La Fesci, un puissant syndicat proche de l’ancien président Laurent Gbagbo, a déclaré que les manifestations n’étaient pas politiques et ne visaient qu’à protester contre les contributions financières exigées des étudiants.


Les tensions sont vives avant les élections du 31 octobre, car le président Alassane Ouattara brigue un troisième mandat.
L’opposition a appelé à une campagne de désobéissance civile. Les critiques disent que la candidature d’Alassane Ouattara rompt avec les limites constitutionnelles. Il affirme qu’une réforme de 2016 lui permet de se présenter à nouveau en réinitialisant la limite du nombre de mandats.
Des dizaines de candidats potentiels ont également été empêchés de se présenter aux urnes, y compris Gbagbo et l’ancien chef rebelle Guillaume Soro, deux figures clés des rivalités politiques de longue date en Côte d’Ivoire.
De nombreux observateurs craignent que les tensions autour de l’élection ne poussent la Côte d’ivoire dans une crise comme celle de 2010-2011.


3.000 personnes sont mortes lors de cette crise, et la Côte d’Ivoire a été plongée dans le chaos. Laurent Gbagbo a été libéré sous condition par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Il a été innocenté en janvier 2019 de crimes contre l’humanité pendant cette crise.
Il est actuellement à Bruxelles dans l’attente du résultat d’un appel contre la décision de la CPI.