En Indonésie, une femme de 33 ans, Lina Mukherjee, a été condamnée à deux ans de prison par un tribunal de Palembang, situé au sud de l’île de Sumatra, en raison de la publication d’une vidéo sur TikTok considérée comme étant « blasphématoire ».
Dans la vidéo en question, Lina Mukherjee récitait une prière musulmane avant de consommer du porc, une pratique considérée comme contraire aux préceptes de l’islam. Les autorités l’ont reconnue coupable de « diffusion d’une information incitant à la haine contre des individus ou des groupes religieux ». Cette condamnation fait suite à la déclaration du Conseil indonésien des oulémas, la plus haute instance religieuse du pays représentant tous les musulmans, qui a qualifié la vidéo de blasphématoire.
L’Indonésie est le pays avec la plus grande population musulmane au monde, et toute référence à l’islam est particulièrement sensible. L’affaire de Lina Mukherjee n’est pas un cas isolé. En 2022, la police indonésienne avait arrêté six personnes pour blasphème. Elles étaient impliquées dans une campagne de promotion d’alcool gratuit menée par une chaîne de bars, en utilisant le nom « Mohammed » pour les clients, comme l’a rapporté l’AFP.
En plus de sa peine de deux ans de prison, Lina Mukherjee a également été condamnée à une amende substantielle de 250 millions de roupies. Si elle ne paie pas cette amende, elle devra purger trois mois de prison supplémentaires.
La vidéo de Lina Mukherjee, publiée en mars, avait été vue par des millions d’utilisateurs et avait déclenché une vague de critiques en Indonésie. Cet incident souligne les défis auxquels sont confrontées les personnes qui s’expriment sur des questions religieuses sensibles dans le pays, où les lois contre le blasphème sont strictement appliquées.