Au jour de ses 60 ans d’indépendance, le Mali est sous les projecteurs de la communauté mondiale pour les mêmes raisons qu’il y a quelques décennies. Une journée d’anniversaire marqué par un coup d’état et l’annonce d’un nouveau président. L’heure du bilan a sonné pour le Mali, et il semblerait que rien n’ait changé depuis Modibo Keita.
La journée de ce mardi 22 septembre est assez spéciale pour le peuple malien. C’est l’heure du bilan pour ce petit état enclavé de l’Afrique occidentale dont l’existence est marquée par de nombreuses troubles. Cette 60e journée d’indépendance du Mali est une occasion pour ses dirigeants de retracer l’histoire du pays afin d’établir un bilan quant à la qualité de la gouvernance des six dernières décennies.
Les 60 années du Mali sont marqués par une succession de coup d’état et des situations de guerres. Entre conflits tribales et attaques djihahistes, les maliens vivent dans la terreur et la misère, créant constamment une déstabilisation sur le plan politique.
En 60 ans, le Mali a connu 5 présidents avec 4 coups d’État
Les 8 ans de gouvernance de Modibo Keita, premier dirigeant du Mali juste après l’indépendance (1960), ont été aboli par un coup d’état. C’était le tout premier de l’histoire des maliens survenu le 19 novembre 1968. Le régime de Modibo Keita, père de l’indépendance malienne était renversé par des soldats subalternes.
Le premier coup d’Etat de l’histoire du Mali indépendant s’opérait ainsi sous le regard médusé des officiers supérieurs qui ont presque assisté en spectateurs à ce changement de régime.
Moussa Traoré prit les rênes du pouvoir et conduit le peuple malien durant 23 ans (1968 – 1991). Mais son régime sera aussi destituer par un coup d’état survenu le mardi 26 mars 1991, suite à la répression d’un soulèvement populaire qui a eu lieu du 22 au 24 mars 1991 et qui a fait plus de 200 morts.
Amadou Toumani Touré alias ATT prit le pouvoir en tant que président de transition et se fit élire plus tard, au moment où Moussa Traoré l’ancien président est emprisonné et condamné à mort.
Le gouvernement d’Amadou Toumani Touré n’a tenu qu’une seule année (1991 – 1992) avant d’être renversé.
Ce 22 mars, les mutins, constitués en Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDR) font une déclaration à la télévision nationale très tot le matin. Le lieutenant Amadou Konaré, porte-parole du comité annonce la suspension de la Constitution et la dissolution des institutions de la République, justifiant ce coup d’État par « l’incapacité du gouvernement à donner aux forces armées les moyens nécessaires de défendre l’intégrité de notre territoire national ».
Alpha Oumar Konaré prit la tête du pays en 1992, puis est réelu pour un second mandat. Amadou Toumani Touré reprit le pouvoir à la suite des élections présidentielle de 2002, et le laissa dans les mains d’Ibrahim Boubaka Keïta en 2013 après les élections.
Ce 18 aout 2020, le régime d’Ibrahim Boubaka Keïta a connu sa fin à la suite d’un coup d’État dirigé par la junte militaire du colonel Assimi Goïta. Un 4e coup d’État tenant pour cause l’incapacité du gouvernement à résoudre les problèmes de la population et à gérer les biens du pays.
Entre crises politiques, guerres ethniques et attaques djihadiste, le Mali se trouve dans une boucle d’histoire qui se répète de façon identique. Quel avenir pour ce peuple ?