Deux motions de censure ont été déposées vendredi contre le gouvernement français, plongé dans une crise politique après l’entrée en vigueur de la réforme des retraites qui a amplifié la colère sociale et conduit à des heurts dans le centre de Paris.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées vendredi soir sur la place de la Concorde, à quelques centaines de mètres de l’Assemblée nationale. Les manifestants ont mis le feu à des palettes en bois, et l’ambiance s’est tendue à la tombée de la nuit, les forces de l’ordre tentant de disperser la foule.
Les députés du groupe parlementaire centriste et régionaliste LIOT ont annoncé au parlement le dépôt d’une motion « interpartisale » de censure du gouvernement, cosignée par les élus de la NUPES (gauche radicale). De son côté, « l’Assemblée nationale » a déposé vendredi une motion de censure, critiquant une « réforme injuste et inutile ».
Ces actions sont des réponses à la décision du président Emmanuel Macron d’invoquer jeudi l’arme de l’article 49.3 de la Constitution, permettant l’adoption d’un texte sans vote à l’Assemblée, sauf si une motion de censure vient renverser le gouvernement. Cette option concernant la très impopulaire réforme des retraites « est le comble d’un déni de démocratie inacceptable », affirme notamment la motion LIOT.
Vendredi, le secrétaire général du syndicat réformiste CFDT, Laurent Berger, a demandé au président français de « retirer la réforme ». Pour renverser le gouvernement, une motion de censure devra obtenir la majorité absolue à l’Assemblée, soit 287 voix. Il faudrait pour cela qu’au moins la moitié des 61 députés du parti conservateur « Les Républicains » (LR) votent la motion du groupe LIOT.