Après une visite dans la province de l’Équateur, les ambassadeurs des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni ont rencontré les autorités de la République démocratique du Congo au sujet de la gestion de l’épidémie Ebola dans l’équateur.
Les responsables du gouvernement congolais ont répondu aux ambassadeurs quant à la manière dont ils gèrent les fonds destinés à la lutte contre Ebola à l’heure où une onzième épidémie s’annonce au nord du pays avec 50 morts pour 123 cas de contaminations enregistré, pour l’heure.
Rappelons qu’entre août 2018 et juin 2020, la dixième épidémie (Ebola) qui touchait la RDC faisait 2287 morts pour 3470 cas.
L’ambassadeur du Canada évoquait dans le contexte de l’épidémie au nord un recrutement de 4 000 personnes afin de renforcer le système de santé dans la zone et offrir une riposte efficace. Le ministre de la Santé de la RDC, Eteni Longondo, affirme que les autorités congolaises sont conscientes du problème et qu’elles ont déjà pris des mesures.
Nous sommes en train de suivre ces problèmes de près parce que, à chaque fois qu’il y a une épidémie, les gens pensent que c’est un moyen de se faire de l’argent. Donc, nous avons reçu depuis deux mois une liste de beaucoup de gens à payer, des gens qui prétendent travailler pour le compte de la lutte contre Ebola à Mbandaka. Nous n’avons pas accepté cette liste et nous avions demandé à nos inspecteurs d’aller nettoyer la liste à Mbandaka. Nous allons réduire sensiblement cette liste-là et travailler avec les équipes cadres des zones de santé. Il y a eu effectivement un gonflement des listes qui étaient faites par quelques médecins chefs des zones. On les a suspendus. Et on a encore suspendu trois autres administrateurs de zones de santé. Puis, on a suspendu également un infirmier. Ils seront déférés à la justice.
Eteni Longondo
Eteni Longondo précise qu’il compte inviter les ambassadeurs cette semaine pour discuter de la situation, et qu’il se rendra prochainement à son tour dans la province de l’Équateur.
La gestion de la crise Ebola en RDC jugée raciste par des experts
Par ailleurs, selon un rapport du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), rattaché à l’Université de New York, la gestion de la dixième épidémie sur le territoire congolais a suivi une logique raciste.
« La réponse à la dixième épidémie d’Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo a conduit à la mise en place d’un système de santé parallèle” qui s’est appuyé sur une “logique raciste” »
a déclaré un rapport publié ce jeudi 17 septembre.
La lutte contre l’épidémie a été organisée par les autorités de Kinshasa, avec un grand nombre d’intervenants étrangers (Organisation mondiale de la Santé, Unicef, MSF…). Un milliard de dollars ont été investis, dont “près de 600 millions” par les États-Unis selon leur ambassade.
Le GEC revient sur la vaccination, pour la première fois utilisée à grande échelle (320.000 personnes).
« Au départ, le processus de consentement était incroyablement opaque », souligne le rapport. Malgré des progrès, “près de 40% des ménages ont déclaré ne pas comprendre les informations qui leur avaient été données”.
Cette “opacité” a créé “une suspicion importante autour du vaccin”, selon les experts.
Cette onzième épidémie en cours dans le nord-ouest du pays représente “l’occasion de renforcer (…) l’ensemble du système de santé de la RDC”, d’après les trois ambassadeurs (États-Unis, Grande-Bretagne, Canada) et le professeur congolais Jean-Jacques Muyembe.