Plusieurs associations se sont mis à alerter les mises en restriction des archives dites sensibles sur le rôle de l’armée française au Rwanda au début des années 1990. Pour certains? le fait de donner accès à ces archives rien qu’à la commission Duclert constitue un problème vue qu’elles couvrent des sujets douloureux.
La Commission Duclert est un collège d’une quinzaine d’historiens formé en 2019 par le président Emmanuel Macron. Elle est chargée d’examiner les archives en rapport avec les implications de la France au Rwanda entre 1990-1994. Cette commission a mainmise sur toutes les archives filtrées « secret défense » sur le sujet.
Ce choix de restriction reste mal digéré par l’AFHMT 5Association Française pour l’Histoire des Mondes du Travail).
La commission demande à être jugée à la publication de son rapport.
Cette critique n’est pas nouvelle. Mais elle a été réactivée récemment par la polémique autour de la présence dans la commission.
Duclert de l’historienne Julie d’Andurain, auteure d’une notice sur l’opération Turquoise de 1994. Un article jugé complaisant vis-à-vis de l’armée française et dont plusieurs chercheurs ont dénoncé les erreurs, les partis pris, voire le négationnisme. Julie d’Andurain s’est mise en retrait depuis.
Du côté de la commission, on demande à être jugé sur pièce. Autrement dit en avril 2021, lors de la sortie du rapport qui, selon un document intermédiaire, devra intégrer
« tous les éléments de sources permettant de vérifier la validité de l’exposé ».
Un accès libre aux archives sensibles à tous ceux qui en feront la demande pourrait permettre un vrai débat scientifique sur le contenu de ce rapport et ses conclusions.