Le Sénégal fait partie des pays les plus touchés par le phénomène de l’immigration clandestine perdant de ce fait une bonne partie de sa jeunesse. Une raison de plus pour les autorités de prendre à bras le corps le problème depuis la source.
C’est ainsi que des peines de deux ans de prison ferme ont été requises à l’encontre de trois pères, accusés d’avoir fait embarquer leurs fils pour l’Europe. Selon l’avocat de l’un des prévenus, le parquet est dans une dynamique de dissuasion, alors que de nombreux Sénégalais ont perdu la vie en tentant de rejoindre le continent européen par la méditerranée.
L’histoire émouvante d’un jeune sénégalais
Cette affaire a provoqué une vive émotion à travers le pays. Doudou, un adolescent originaire de Mbour avait pour rêve de devenir footballeur professionnel.
Mi-octobre, son père, Mamadou Lamine Faye remet 250 000 francs CFA, environ 380 euros, à un passeur. Ce dernier doit conduire clandestinement l’adolescent en Espagne, plus précisément aux Canaries. De là, un autre passeur doit prendre le relais et envoyer le jeune homme en Italie. Car l’objectif de Doudou était d’intégrer un centre de formation de football du pays.


Pourtant, ce dernier n’arrivera jamais à destination. Doudou est mort à bord de la pirogue. Selon certaines sources, il serait tombé malade. Des passagers auraient tenté de lui venir en aide en vain. Son corps aurait ensuite été jeté à la mer.
Un jugement très attendu le 8 décembre
Dans cette affaire, trois pères sont jugés. Ils sont accusés de « mise en danger de la vie d’autrui » et « complicité de trafic de migrants ». Les deux autres ont retrouvé leurs enfants sains et saufs. Ils attendent désormais le jugement en délibéré, prévu le 8 décembre.
Lire aussi : Sénégal : Décès du footballeur Pape Bouba Diop, voici ce qui l’a tué
Lors du procès mardi à Mbour, le père de Doudou a dit « regretter » avoir organisé le départ de son fils affirme l’un de ses avocats contacté par notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac. Ce père a expliqué qu’il pensait à un avenir meilleur pour son fils. Il était « sûr » que Doudou allait arriver à bon port, comme d’autres jeunes de la région, selon sa défense. Il n’avait pas parlé de ce départ à la mère de l’adolescent. Il voulait attendre qu’il soit arrivé, explique l’un de ses avocats.
Maître Assane Dioma Nidaye estime que ce père ainsi que les deux autres accusés, sont des « victimes ». Il dénonce une « mauvaise stratégie du Parquet ». La défense des 3 pères de famille plaide la relaxe.
Avec RFI