Déclaré gagnant face à Donald Trump à l’élection présidentielle 2020, Joe Biden, devenu 46e président des états-unis avec à ses côtés Kamala Harris la première femme à assumer la fonction de vice-président, vont devoir affronter des gros problèmes en Afrique. Parmi les plus gros dossiers à résoudre sur le continent noir, se trouve principalement trois « brulants ». Il s’agit de la situation explosive en Éthiopie, au Soudan, ainsi qu’en Somalie. Sont-ils prêts à relever le défi ?
En Afrique de l’Est, le premier dossier brûlant qui arrivera sur le bureau de Joe Biden sera l’Éthiopie.
La situation explosive en Éthiopie
Le 4 novembre, l’État fédéral a lancé une offensive armée contre le Tigré, une région du nord du pays en rupture avec le pouvoir. Impossible de savoir si les affrontements vont durer jusqu’à l’entrée en fonction officielle de Joe Biden le 20 janvier mais l’Éthiopie restera un dossier urgent à suivre.
Ce conflit menace de déstabiliser la région. L’Éthiopie est devenue une poudrière, avec des violences ethniques régulières et une élection très tendue prévue l’année prochaine. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a félicité Joe Biden et Kamala Harris pour ce qu’il a appelé « une victoire historique », disant « avoir hâte de travailler étroitement » avec eux.
La poursuite de l’accompagnement de la transition démocratique au Soudan
Le Soudan comptera aussi parmi les sujets à examiner rapidement pour le nouveau président américain. Après la révolution, le pays poursuit sa transition, avec une grave crise économique et d’importantes tensions sociales. Restera à savoir comment Joe Biden continuera à soutenir cette transition, avec quelles aides et quelles contreparties.
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Donald Trump avait annoncé la levée des sanctions contre Khartoum. Il avait enclenché le processus pour retirer le pays de la liste des États sponsorisant le terrorisme. Cette procédure se trouve devant le Congrès qui doit se prononcer début décembre. Comme les nouveaux élus américains n’entreront pas en fonction avant janvier, la mesure devrait passer facilement. La levée de cette sanction devrait rapprocher davantage Washington et Khartoum, et pourrait bénéficier politiquement à Joe Biden, même s’il n’en est pas l’instigateur.
La gestion de la menace shebab en Somalie
L’Afrique de l’Est représente également une région que les Américains surveillent de près en raison de la menace terroriste que font planer les islamistes somaliens shebabs. Avec l’arrivée de Donald Trump, la stratégie militaire dans la région avait changé. En arrivant à la Maison Blanche, il avait choisi une stratégie de militarisation aérienne contre les shebabs. En 2017, le président américain avait ainsi signé une directive désignant plusieurs régions somaliennes comme des secteurs d’« hostilité active ».
Ce statut avait assoupli les procédures nécessaires avant de déclencher une frappe. Le nombre de bombardements par des drones a donc augmenté de façon exponentielle sous l’administration Trump, passant de 14 à 63 en quatre ans, un record. Mais les shebabs sont des maîtres dans l’art de s’adapter. Ils contrôlent encore environ 20% du territoire et commettent toujours des attentats. Il y a un an, ils ont même attaqué la base de Baledogle où les Américains forment les forces spéciales somaliennes.
Les shebabs sont donc toujours actifs et ces frappes ont entraîné une série de polémiques sur les victimes civiles. Joe Biden et son futur secrétaire d’État vont devoir réfléchir à la continuité de cette stratégie. La présence américaine dans la région ne devrait pas être remise en cause tant la menace shebab est encore forte. Mais ces dernières semaines, Donald Trump avait dit souhaiter carrément retirer les quelque 700 soldats américains de Somalie. Là encore, le nouveau président américain va devoir réfléchir à cette option, et y réfléchir vite, car il hérite du dossier somalien dans une période sensible.
Avec RFI